La période est faste. Son titre ne le révèle guère, après We feed the world,
Nos enfants nous accuseront, La terre des hommes rouges, Food inc., Herbe,
voici un nouveau film sur la destruction des modes de vie, des campagnes et
des sociétés par le mépris du peuple et de la vie, la cupidité et le
productivisme. On y voit, on y entend comment des paysans ont cru aux
illusions de la chimie et de la mécanisation à tout va. Comme on entre en
religion. Emballés dans une apparence de rationalité, les messages
propagandistes martelés par des délégués et des élus détournés leur ont
inoculé l’espoir d’un progrès magique ouvrant sur une ère de prospérité et
de facilité. C’est ce qui les a fait tomber d’un coup dans tous les pièges
des représentants de commerce.
Architectes et principales bénéficiaires de la libéralisation des échanges agricoles, les firmes de l’agrobusiness ne cessent de renforcer leur emprise sur le système agroalimentaire mondial. Fortes de leur poids économique et de leur influence politique, favorisées par une batterie de normes internationales taillées sur mesure, elles poursuivent leurs stratégies de concentration à l’échelle de la planète, prélevant une part grandissante de valeur ajoutée tout au long des chaînes productives. Dopées par la hausse des prix agricoles et le boom des agrocarburants, elles « gagnent du terrain » au Sud, via l’acquisition de grandes superficies fertiles ou la prise de contrôle des opérateurs locaux. Et y imposent « leur » modèle de développement : productiviste, tourné vers l’exportation, socialement excluant et écologiquement destructeur. L’adhésion des gouvernements et des organismes internationaux au discours des grandes firmes sur la « pénurie alimentaire globale qui vient » n’en finit pas d’étonner. Parées de vertus prométhéennes que leur confèrent leurs avances technologiques, seules ces firmes seraient capables de dynamiser des secteurs agricoles traditionnels « improductifs », en vue de nourrir le monde. Les mouvements paysans dénoncent cette imposture qui occulte les causes structurelles de la faim. Au nom de la souveraineté alimentaire et de la diversité agricole, ils s’opposent à un modèle qui signe la fin des agricultures paysannes et la marginalisation des centaines de millions de personnes qui en vivent.
La Cour de Justice, par sa décision rendue hier dans l’affaire Kokopelli c. Baumaux, vient de donner un satisfecit intégral à la législation européenne sur le commerce des semences.
Pourtant, le 19 janvier dernier, son Avocat Général nous donnait entièrement raison, en estimant que l’enregistrement obligatoire de toutes les semences au catalogue officiel était disproportionné et violait les principes de libre exercice de l’activité économique, de non-discrimination et de libre circulation des marchandises. (V.ses conclusions)
L’énergie est une composante décisive dans notre vie « moderne ». Qui voudrait se passer de nos jours de l’électricité ? Nombreux sont ceux qui ont vécus les longues coupures de jus lors de l’ouragan Klaus et de sa copine Xinthia, avec le retour de la lecture à la bougie des soirées sans musique ou autres loisirs numériques, sans parler des pertes occasionnées dans nos congélateurs.
Promouvoir l’écologie urbaine en proposant des concepts innovants de jardinage urbain.
Au fil des années, le terme sécurité alimentaire est devenu porteur d’actions qui ne correspondent pas à la spécificité des valeurs de notre Base d’unité politique, notamment sur le plan de la prise en charge, de la dignité et de la justice sociale.
Dans les semaines qui ont suivi le 11 mars, nous avons tous été ébranlés par la catastrophe de Fukushima, par l’incapacité des Japonais à contenir l’accident et l’inaction des autorités. Depuis, ce nom a cessé de faire la une de l’actualité. Pourtant, ce désastre qui dispute à Tchernobyl le triste privilège d’être la pire catastrophe nucléaire de l’histoire est loin d’être terminé. L’une des principales régions agricoles du Japon est profondément contaminée. En fait, c’est toute la société japonaise qui est victime d’un poison invisible. C’est pour mieux comprendre la situation que j’ai souhaité me rendre sur place [du 19 au 23 octobre, ndlr]. J’en reviens plus convaincue que jamais : le risque nucléaire est inacceptable.
Cette horreur n’en finit pas. Fukushima, 11-septembre de notre système énergétique fondé sur l’utilisation du nucléaire et des combustibles fossiles. Le cauchemar d’un monde qui ne s’intéresse qu’au profit et à l’argent apparaît en résumé dans ce terrifiant réacteur nucléaire, émetteur d’invisibles et mortels rayonnements. Au vu des images et des informations qui nous parviennent du Japon, on croirait assister à un film catastrophe. L’idée que nous nous faisions du potentiel destructeur inhérent au capital semble s’être soudain matérialisée. Quelqu’un a fait remarquer un jour que nous avions moins de difficultés à nous représenter la destruction et les souffrances de populations entières que la vie dans une société fondée sur les notions de partage, d’attention, de coopération. Comment pourrait-il en être autrement ? Le monde ne se montre-t-il pas tel que nous le concevons ? Et de toute éternité nous l’avons conçu ainsi, puisque c’est ainsi qu’il nous apparaît.
En avril 2010, Silvia, Costa et Billy, de nationalité italienne et suisse sont arrêtés à l’occasion d’un contrôle routier en Suisse. À bord de leur véhicule, on retrouve 470 grammes d’explosifs, ainsi que des communiqués de l’« Earth Liberation Front Switzerland ». Selon certains de ces documents, ils visaient un centre de développement des nanotechnologies à Rüschlikon, dans le canton de Zurich. L’affaire a fait grand bruit en Suisse et leur procès, qui a eu lieu en juillet 2011 au Tribunal pénal fédéral de Bellinzone, a été largement suivi par les médias helvétiques. Le 22 juillet 2011, le Tribunal a rendu son jugement : les trois radicaux ont été condamnés à des peines de prison entre trois et quatre ans. Qualifiée d’« éco-terroriste » par les médias, leur action s’inscrit à la croisée de trois causes : la libération des animaux, de la Terre et d’un anarchisme violent qui s’est directement attaqué à des personnes ces derniers mois.
L’agriculture. Un petit tour dans l’actu, et puis s’en va… Vitrine cosmétique, le salon qui lui est dédié a eu droit - comme chaque année - aux honneurs des médias feignant de s’intéresser au sujet. Leur traitement reste toujours le même : le cul des vaches, la visite présidentielle et - de façon générale - le chant lyrique d’une profession fantasmée. En filigrane, la volonté farouche de ne pas aborder les questions qui fâchent. As-tu par exemple vu le moindre reportage sur la désastreuse industrialisation de l’agriculture ? Absolument pas. En a-t-on profité pour revenir sur les brevets déposés sur le vivant par les multinationales, la dangereuse évolution des clones pesticides brevetés, ou encore la pente mortifère empruntée depuis des dizaines d’années par (presque) tout le secteur ? Pas plus. T’a-t-on - enfin - expliqué ce que tu avais dans ton assiette ? Encore moins [1]. D’où cet étrange paradoxe : le mot "transparence" a beau être mis à toutes les sauces, l’origine et le mode de production de ce qui arrive dans nos gamelles reste un mystère.
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