Venu des catacombes grecques de l’Europe, un murmure traverse le continent dévasté : « Ne vivons plus comme des esclaves » (prononcer « Na mi zisoumé san douli » en grec). Sur les murs des villes et sur les rochers des campagnes, sur les panneaux publicitaires vides ou détournés, dans les journaux alternatifs et sur les radios rebelles, dans les lieux d’occupation et d’autogestion qui se multiplient, tel est le slogan que la résistance grecque diffuse, jour après jour, et nous invite à reprendre en chœur sur les mélodies de ce film à ses côtés. Un grand bol d’air frais, d’enthousiasme et d’utopies en marche, venu de la mer Égée.
Je passe cet article accessible qu’aux abonné(e)s du Courrier des Balkans. Certains de ceux qui le soutiennent (Le Diplo et Mediapart) ont une position critique face au droit d’auteur.
Les Grecs ont voté contre l’austérité lors de ces élections législatives de crise. Le bipartisme du Pasok et Nouvelle-Démocratie a volé en éclat au profit des formations opposées aux plans de rigueur imposés par l’UE et le FMI. Les tractations pour la formation du futur gouvernement risquent d’être compliquées alors qu’aucune majorité ne se dégage.
Longtemps considéré comme un groupe néo-nazi semi-clandestin, le mouvement Chryssi Avghi (Aube dorée), est crédité de 4 à 5% aux législatives du 6 mai, ce qui garantirait son entrée au parlement, une première pour le pays depuis le retour de la démocratie en 1974. Accusé de violences contre les migrants, le principal but du parti est d’expulser tous les clandestins de Grèce. Visite guidée à l’intérieur du mouvement avec le journal To Vima.
Une machine de guerre travaille aujourd’hui à détruire la Grèce. « Il s’agit, nous dit Stathis Kouvélakis, de jeter les bases d’une gigantesque opération d’« accumulation par dépossession », d’installer à l’intérieur même d’un pays de l’eurozone un modèle d’accumulation expérimenté jusqu’à présent dans le Sud et les pays est-européens. » Voici venu, autrement dit, le temps d’un déploiement direct, à l’intérieur de l’espace défini par l’Union européenne, de la stratégie du choc décrite par Naomi Klein, autrefois réservée aux pays de la périphérie. Comment comprendre le mécanisme de cette machine de guerre ? Quels possibles politiques ouvre la crise sans précédent qui en résulte ? C’est à ces questions que l’entretien qui suit s’efforce d’apporter des éléments de réponse.
Les manifestations de la place Omonia ne doivent pas faire illusion. La majorité de la population grecque accepte les explications « officielles », faisant des fonctionnaires les principaux responsables de la crise... La lutte contre la corruption passe au second plan, tandis que tout le monde semble avoir oublié que le nouveau Premier ministre, Lukas Papademos, est l’un des « fraudeurs de l’euro ». Pourtant, les conditions de vie de la population ne cessent de se dégrader. Reportage dans une Grèce résignée plutôt qu’indignée.
Le nouveau plan d’austérité annoncé dimanche 2 mai est une véritable catastrophe pour la population grecque , les salariés du privé comme du public, les retraités et les privés d’emplois.
Gel des salaires et des retraites de la fonction publique pendant 5 ans ;
Suppression de l’équivalent de 2 mois de salaires pour les fonctionnaires ;
Diminution de 8% de leurs indemnités déjà amputées de 12% par le précédent plan d’austérité du gouvernement dirigé par le PASOK ;
Le taux principal de la TVA qui, après être passé de 19 à 21%, est porté à 23%, (les autres taux augmentent aussi (de 5 à 5.5% et de 10 à 11%))
Les taxes sur le carburant, l’alcool et le tabac augmentent pour la 2 ème fois en 1 mois de 10%
Les départs anticipés ( liés à la pénibilité du travail) sont interdits avant l’âge de 60 ans ;
L’âge légal de départ à la retraite des femmes est porté de 60 à 65 ans d’ici 2013.
Pour les hommes, l’âge légal dépendra de l’espérance de vie ;
Il faudra 40 ans de travail (et non plus 37, hors études et chômage) pour avoir une retraite à taux plein ;
Cette retraite sera calculée, non plus en fonction du dernier salaire mais selon le salaire moyen de la totalité des années travaillées (soit l’équivalent d’une baisse du montant net de la retraite de 45 à 60%°)
L’Etat réduira ses dépenses de fonctionnement (santé, éducation) d’1, 5 milliards d’euros.
Les investissements publics seront réduits aussi d’1,5 milliards d’€.
Un nouveau salaire minimum pour les jeunes et les chômeurs longue durée est créé ( soit l’équivalent du CPE rejeté en France par la jeunesse et les syndicats))
À Athènes, la place de la Constitution ne désemplit pas depuis le 25 mai. Opposés aux mesures d’austérité destinées à enrayer la crise de la dette, des milliers d’« Indignés » occupent cette place située face au Parlement. D’avenir pour les uns, immature pour les autres, ce mouvement fait en tout cas vaciller les structures de pouvoirs traditionnelles et rappelle que la démocratie appartient au peuple. Mais qui sont vraiment ces « Indignés » ?
Alors que le Premier ministre peine à obtenir un consensus politique sur la gestion de la crise, la Grèce connaît depuis mercredi un mouvement de protestation des citoyens, directement inspiré du phénomène espagnol des « indignés ». Des milliers de personnes dénoncent la politique d’austérité, place Syntagma d’Athènes, mais aussi à Thessalonique, à Patras, en Crète ou dans des petites villes du Péloponnèse. Les mouvements de Grèce et d’Espagne appellent à des manifestations « dans toute l’Europe » dimanche.
L’économie grècque en déficit galopant a reçu un appui inattendu de la Chine lors d’une conférence de presse où les deux pays ont annoncé la signature d’accords d’une valeur de plusieurs billions d’euros pour accentuer leur coopération dans des domaines aussi diversifiés que les exépidtions, le tourime et les télécommunications.
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